L’Ordre des travailleurs sociaux et des techniciens en travail social de l’Ontario (l’Ordre) est profondément attristé par la nouvelle de la découverte de 751 tombes non marquées sur le site de l’ancien pensionnat autochtone de Marieval qui accueillait des membres de la Première Nation de Cowessess, en Saskatchewan. Cette découverte est encore une démonstration du long passé de violence du Canada à l’encontre des peuples autochtones. Nous nous associons au deuil des communautés qui ont perdu des êtres chers et qui continuent de vivre dans la peine et la douleur en raison du système honteux des pensionnats canadiens.
Alors que nous réfléchissons sur cet événement, l’Ordre et ses membres se doivent aussi de reconnaître le rôle honteux que les professions du travail social et des techniques en travail social ont joué dans la perpétuation du tort causé aux peuples autochtones. Nous devons préciser, en même temps, que les membres autochtones de l’Ordre n’ont pas contribué aux effets néfastes de la colonisation et qu’ils aident résolument leurs communautés à se remettre des impacts de l’oppression systémique.
Le rôle de l’Ordre en tant qu’organisme de réglementation
Comme nous l’avons mentionné dans des communications antérieures aux membres et au public, il incombe à l’Ordre de jeter un regard critique sur ses préjugés et idées reçues et de méticuleusement examiner comment ses politiques, ses pratiques et ses processus peuvent contribuer à perpétuer l’oppression systémique.
Comme nous l’ont montré les événements de l’année passée – en l’occurrence, la mobilisation partout dans le monde contre le racisme envers les Noirs, envers les Autochtones, envers les personnes d’origine asiatique et envers les Musulmans – les attentes de la société changent et l’heure, depuis longtemps attendue, est aux discussions et aux bouleversements qui remettent en question, et à juste titre, les systèmes d’oppression. En tant que régulateur, l’Ordre se doit d’examiner attentivement comment et quand interpréter de manière plus large son mandat de protection du public.
L’Ordre a la responsabilité de créer un espace pour les discussions difficiles et d’examiner la place de la réconciliation dans le contexte de la réglementation. En tant que régulateur des professions du travail social en Ontario, nous devons reconnaître notre héritage professionnel et l’impact continu de notre passé; nous devons soutenir un dialogue véritable de manière à pouvoir répondre à l’environnement en constante évolution dans lequel travaillent nos membres. Cela fait partie de notre tâche importante de protection du public, et cette tâche nous l’accomplissons en favorisant une pratique éthique et professionnelle, en réglementant l’activité de nos membres.
Plan stratégique 2020-2023
Ces derniers événements tragiques nous font réaliser qu’il y a encore beaucoup de travail à faire pour mener à bien la gestion des questions difficiles que sont la diversité, l’équité et l’inclusion. Ces efforts, qui sont prévus au Plan stratégique 2020-2023 de l’Ordre, représentent un engagement continu de l’Ordre, qui suit les directives du Conseil.
L’Ordre s’est engagé à développer des partenariats avec les communautés autochtones afin de commencer à mettre en œuvre les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada dans le cadre de son travail de réglementation. Pour cela, nous reconnaissons que le travail de réconciliation est un processus permanent individuel et collectif.
Ressources et soutien
Les travailleurs sociaux et les techniciens en travail social devraient revoir les ressources et matériels suivants, qui les aideront à réfléchir sur leur contribution dans la poursuite du dialogue sur la justice sociale :
- Notes sur la pratique – L’humilité culturelle : s’engager à apprendre toute sa vie
- Message de la registrateure et chef de la direction – « Braver le monumental » : les organismes de réglementation et la réconciliation
- Pourquoi, en matière de réconciliation, l’action compte – Une entrevue avec Jeffrey Ansloos, Ph.D., chercheur spécialiste des droits autochtones
- Discours principal de la JAAF 2919 : La réconciliation et l’exercice du travail social et des techniques en travail social – Jeffrey Ansloos, Ph.D. (en anglais)
- Discours principal de la JAAF 2017 : Repenser la justice sociale : sur la voie du changement – Peter Menzies, Ph.D., TSI (sous-titres français)
- Code de déontologie et manuel des normes d’exercice
Nous encourageons les membres, les autres parties prenantes et le public à revoir les ressources de l’Ordre concernant les enjeux de la diversité, de l’équité et de l’inclusion sur notre page Web centralisée et sur notre page Web Autochtones.
Les membres devraient aussi prendre note des soutiens suivants :
- Indian Residential School Survivors Society
- Commission de vérité et réconciliation du Canada : Appels à l’action
- Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones
Une ligne d’écoute nationale concernant les pensionnats autochtones a été créée pour offrir du soutien aux anciens résidents des pensionnats et à ceux qui sont touchés par cette nouvelle récente. Les personnes peuvent obtenir des services d’orientation en situation de crise en composant le 1 866 925‑4419 (ligne accessible 24 heures sur 24).
L’Ordre continuera résolument à faire le travail nécessaire sur la question de la réconciliation et à fournir des ressources sur la pratique utiles aux travailleurs sociaux et aux techniciens en travail social qui œuvrent auprès de clients et de communautés autochtones en Ontario.