Guérir par la tradition: le parcours de cassandra forget comme travailleuse sociale autochtone

Guérir par la tradition: le parcours de cassandra forget comme travailleuse sociale autochtone


Le parcours de Cassandra Forget comme travailleuse sociale allie expérience personnelle et engagement profond envers la santé mentale. En qualité de travailleuse sociale autochtone au Centre de santé communautaire Chigamik (Chigamik), à Midland, en Ontario, Cassandra veille à conjuguer traditions autochtones et pratiques modernes de travail social, pour être sûre d’offrir des services empreints d’empathie et adaptés aux besoins des gens qu’elle sert. « L’important est d’offrir un endroit où les gens se sentent suffisamment à l’aise pour parler de santé mentale et ne pas se sentir seuls », explique Cassandra, mettant en exergue son dévouement. Chigamik sert la vaste population de communautés Métis, francophones et de Premières Nations dans la région. 

DE DÉFIS PERSONNELS À DES RÉALISATIONS PROFESSIONNELLES

Cassandra a été très tôt confrontée aux troubles de santé mentale de proches, amis et famille. Consciente du manque d’endroits rassurants pour discuter de problèmes de santé mentale, Cassandra a été inspirée par sa mère et sa soeur, qui croient toutes les deux en l’importance de services de santé mentale. Leur influence a guidé Cassandra vers une carrière dans le travail social. Elle a commencé par un diplôme de technicien en travail social du Collège Fleming, puis a obtenu un baccalauréat en travail social de l’Université Lakehead. 

Les défis personnels de Cassandra sont devenus le fondement de ses réalisations professionnelles. Ces sept dernières années, à Chigamik, elle a élargi son travail, intégrant au counseling traditionnel des programmes de groupe, des événements communautaires et des activités de sensibilisation en vue de répondre aux besoins des Autochtones vivant sur les rives de la baie Georgienne. 

TRAVAIL AU SEIN D’UN ENVIRONNEMENT MULTIDISCIPLINAIRE 

À Chigamik, Cassandra travaille au sein d’une équipe multidisciplinaire, collaborant avec des médecins, du personnel infirmier et d’autres professionnels de la santé pour fournir des soins holistiques. Travailler en équipe présente des défis et des avantages, en particulier l’intégration des perspectives autochtones dans l’exercice quotidien de la profession. Cassandra participe activement à un comité autochtone qui veille à ce que les traditions culturelles soient au coeur des activités du Centre. Une initiative dont Cassandra est particulièrement fière est « Tiny Teachings », qui encourage le personnel à échanger des perspectives et idées culturelles afin de mieux comprendre comment fournir des services culturellement adaptés. Cette initiative est un exemple qui illustre les efforts de Cassandra pour intégrer les connaissances autochtones à son travail quotidien à Chigamik. Elle insiste aussi sur l’importance de la protection de la vie privée de ses clients, en indiquant qu’elle tient à « obtenir le consentement du client en sachant qu’il comprend qu’elle veillera à protéger ses renseignements personnels », tout en appréciant les avantages d’aiguillages simplifiés et du partage de données. 

ADOPTION DE LA CULTURE AUTOCHTONE DANS L’EXERCICE DE LA PROFESSION 

L’héritage métis de Cassandra joue un rôle essentiel dans son approche du métier de travailleur social. Elle intègre régulièrement des pratiques traditionnelles 
comme la purification par la fumée dans ses séances pour favoriser un environnement positif et ancré. « La cérémonie de purification par la fumée est quelque chose que j’offre régulièrement à mes clients, que ce soit dans des séances individuelles ou des séances de groupe », précise-t-elle. Cassandra a pris l’engagement de respecter les divers besoins de ses clientes et clients, veillant à ce que même ceux qui ne suivent pas les traditions autochtones trouvent la voie idéale. « Certains clients ne respectent pas les traditions autochtones et je les aide à trouver ce qui leur convient le mieux », fait-elle observer. 


Cassandra utilise aussi la roue du bien-être dans son travail pour comprendre les diverses dimensions de la vie de ses clients : le mental, le psychologique, le physique, le spirituel, les relations sociales, l’aspect environnemental et l’aspect financier. Cet outil crucial aide les clients à atteindre un niveau équilibré de bien-être.  

Une roue de médecine avec les mots « Centré sur le client » au milieu. Autour d'elle se trouvent quatre quadrants dans un cercle. Le quadrant au nord est intitulé « Esprit » et son contenu interne est intitulé « Gouvernance Communautaire » avec des sous-thèmes « Force, Bien géré, Global et Respectueux ». Le quadrant oriental est intitulé « Conscience » et il a des sous-thèmes « Partage, Intégré, Accessible, Inclusif ». Le quadrant au sud est intitulé « Corps » et son titre est « Holistique ». Ses sous-thèmes incluent « Honnêteté, Confidentiel, Responsable et Intégrité ». Le dernier quadrant occidental est intitulé « Émotion » et ses sous-thèmes incluent « Gentillesse, Ouverture d'esprit, Compassion, Sûr ».

CONFIANCE ET CONNEXIONS COMMUNAUTAIRES  


For Cassandra, établir la confiance est à la base de son travail. Elle comprend qu’il est difficile de demander de l’aide et s’efforce de créer un environnement accueillant. « C’est parfois difficile de convaincre une personne de venir vous voir », reconnaît-elle. Que ce soit par téléphone, par des séances en personne ou même en marchant dehors, Cassandra rencontre ses clients où ils se trouvent. Cette adaptabilité l’aide à instaurer un climat de confiance, qui donne aux clients le sentiment qu’elle les écoute et qu’elle les aide dès qu’ils arrivent à Chigamik. 

PERSPECTIVES D’AVENIR POUR LA GUÉRISON COMMUNAUTAIRE

La vision d’avenir de Cassandra est l’exercice de la profession d’une manière qui met l’accent sur le pouvoir de la communauté. « La santé mentale est très importante, mais cela ne doit pas forcément être lourd et effrayant », souligne-t-elle. Elle imagine un monde où les fournisseurs de soins de santé s’intègrent au tissu des communautés qu’ils servent. Sa passion pour le rétablissement des liens communautaires, en particulier à la suite de la pandémie de COVID-19, oriente sa vision de l’avenir. « J’aimerais que nos communautés se recentrent sur elles-mêmes. Qu’elles restaurent les relations en leurs membres, un sens de partenariat », déclare-t-elle. 

Grâce à son travail à Chigamik, Cassandra Forget ne se limite pas à fournir des soins compatissants et culturellement respectueux, elle s’efforce aussi de promouvoir une approche holistique et adaptable de la santé mentale et de la guérison communautaire. Son engagement envers l’intégration des traditions autochtones aux pratiques modernes ouvre la voie à un avenir plus empathique et inclusif dans le travail social, un avenir où la communauté et les liens sont au coeur des soins. 

L’Ordre remercie Cassandra de lui avoir accordé un entretien et de lui avoir fait part de ses expériences. Pour la remercier, l’Ordre a fait un don au Centre de santé communautaire Chigamik.

Photos prises au Centre de santé communautaire Chigamik